mercredi 4 janvier 2017

Inde Part 2: Kinnaur

Après deux jours complets dans les transports à enchaîner les heures de bus, les pauses déjeuner dans les dhabas, les attentes parfois bien glauques dans les gares routières, on arrive à Reckong Peo, capitale du district du Kinnaur, dans l'état d'Himachal Pradesh.



On s'évade rapidement à Kalpa, un petit village surplombant la vallée, face au célèbre sommet du Kinner Kailash, pour notre première étape. 


On est vite plongées dans la culture du Kinnaur, son architecture traditionnelle, la cohabitation du Bouddhisme et de l'Hindouïsme, l'exploitation des pommes qui représente une des principales activités de la région, le tout dans un décor grandiose.




Après quelques jours de repos pour être à nouveau pleines d'energie, nous voilà prêtes à improviser de nouvelles randos pour découvrir cette vallée. Notre idée étant de remonter jusqu'au Spiti en faisant des escales régulières, on décide de nous arrêter à Spello. Rakesh Kumar, un habitant de Kalpa qui est devenu notre ami a contacté une connaissance en nous entendant parler de treks, pour nous donner des conseils. 



Comme toujours, on fuit tout ce qui est « organisé » pour faire à notre sauce mais la coîncidence qui nous arrive est plus qu'étrange : on monte dans le bus bien chargé et trouve une petite place. On commence à discuter avec nos voisins, et se présente Nav, qui nous demande si nous sommes les deux françaises qui veulent randonner dans la région dont il a entendu parler. Là on hallucine, sachant qu'en plus, il a prévu de s'arrêter au même endroit que nous, un minuscule village pas du tout touristique ou peu de gens font escale... On boit un thé et c'est naturellement qu'il nous invite chez lui, dans sa maison de famille à Kanam, à une petite heure de marche.








Puis tout s'enchaîne : je voulais à tout prix rencontrer des moines ou autre guérisseur pour approfondir nos épisodes d'eczéma, et Nav nous parle d'un ami d'enfance qui a résolu de nombreuses situations par des méthodes plus spirituelles que médicales. L'occasion est là : on profite d'une visite privilégiée en totale immersion culturelle, avant de reprendre le bus en sens inverse pour retrouver Reckong Peo, cette fois hebergées chez Nav avec sa femme et sa petite fille pour suivre pendant une semaine un traitement avec ce moine. 





Malgré cette décision, tous nos efforts et le temps dédié à prendre soin de nous, la jambe de Claire est infectée gravement et nous n'échappons pas à la case hopital et traitements antibiotiques en urgence pour éviter la septicémie qui était toute proche...




Bref, une mésaventure qui nous aura permis tout de même de nous sentir moins « touristes de passage », avec des petites habitudes de quartiers, et on arrive à mener quelques actions : ramassage de déchets autour de chez Nav, et une initiation slackline à l'école de sa petite fille. Un échange toujours enrichissant et qui change de l'ordinaire. C'est dingue ce que cette petite sangle peut apporter et révéler humainement...




Puis viens l'heure de continuer notre route ! Nous sommes tristes de laisser cette belle famille qui nous a si bien accueillie mais trop curieuses et contentes de continuer notre périple, direction Nako.
Une petite oasis perchée dans les montagnes, un tout petit village authentique au bord d'un lac, surplombant les montagnes désertiques à la frontière entre le Kinnaur et le Spiti.






On profite de ce lieu paisible en vivant plusieurs jours au rythme de nos méditations, yoga, rencontres et petites promenades dans les alentours. L'energie de ce lieu est vraiment particulière, ressourcante et puissante. On part pour un petit trek sur deux jours qui nous amène tout proche de la frontière avec le tibet, où nous passons la nuit dans un monastère au sein un village fantôme, accueillies par deux moines d'une quinzaine d'années, les seuls habitants et gardiens du lieu. 









Des paysages grandioses dans une ambiance quelque peu étrange, mais définitivement une région qui donne envie d'être plus explorée tant que le tourisme reste si peu développé.