mercredi 6 mai 2015

Une belle fin de saison en Norvège



     Dernière étape 4* du FWQ 2015
La dernière étape qui clôture le FWQ 2015 s'est déroulée à Obergurgl en Autriche.
Indécise jusqu'au dernier moment sur ma participation et ma motivation à refaire 8h de route, je pars finalement en stop avec Daniela!

Une journée entière de Face Check et un barbecue géant raté, pour finalement monter sur la première marche de cette belle étape :)



Une victoire qui m'amène ex aequo avec Laure à la 3ème place au général de la saison. Seules l'italienne Arianna Tricomi et la Suédoise Evelina Nilsson gagnent leur place pour le World Tour, à 100 petits points près ;)
Une magnifique saison tout de même, qui me motive finalement pour rempiler l'année prochaine !


L'étape en Norvège à Roldal est la première 4* du circuit 2016. Improvisation de dernière minute: depuis trois ans,  j'essaie d'initier ma maman au ski de rando sans trouver de créneau, l'occasion est là!

     Winter Festislack 2015: Rassemblement Highline aux Arcs




Deux semaines d'organisation intensive pour la 3ème édition du Winter Festislack aux Arcs avec des conditions exceptionnelles et une ambiance au top: des copains venus du monde entier, des records, de la bonne humeur, une belle soirée avec le Ventilo'Fest, du bon ski de printemps, des highlines toujours aussi belles avec deux nouvelles lignes et une première mondiale sur une dameuse.... Que du bonheur !!!




     Norway trip
Et c'est parti: nous chargeons la voiture pour 2000 km, en la complétant avec Flo et Will, qui participent aussi à la compet et qui nous suivront tout le trip rando.
On s'organise de manière à être autonomes pour 15 jours de repas, avec une grosse bonbonne de gaz, ustensiles et courses; on prend aussi tente et duvet, si le temps le permet.

Première installation bucolique au bord de l'autoroute tout au Nord du Danemark, à 2h du matin en attendant le ferry du lendemain; et il ne fait déjà pas chaud !



4h30 de ferry pour atteindre la terre promise sous le soleil. Encore 250km pour arriver à Roldal qui donnent un bon aperçu des paysages mêlant lacs et fjords, prairies et montagnes enneigées.
Le petit village de Roldal est cette année encore sous deux mètres de neige, alors on oublie la tente et on s'installera dans la pièce commune du camping, au chaud.



Premier jour de compet: Comme le temps n'est pas au beau fixe, le jour de face check devient un jour de course. on repère la face présentée la veille lors du Rider meeting puis changement: on va repérer une autre face, l'ordre des dossards change, on est prêts...  Finalement à 15h les ouvreurs prennent la décision de ne pas courir car les conditions de neige sont dangereuses et il y a du vent de dingue au sommet de la face. On montera quand même faire notre run histoire de se dépenser un peu avant d'aller repérer une nouvelle face annoncée pour le lendemain.



Le deuxième jour le temps est plus que pourri, c'est décalé au samedi. Nouveau rider meeting, nouvelle face (la 4ème), au milieu d'une fôret pas bien raide... Vu la pluie qui tombe bien comme annoncé, je n'y crois pas, jusqu'au bout, que ça va avoir lieu.
Mais si: trois heures d'attente sous la pluie, un manteau neigeux plus qu'imbibé pour une glisse incroyable, le spectacle est à couper le souffle. J'essaie de choisir une ligne me permettant le plus possible de prendre de la vitesse et rester dans la ligne de pente avec 4 sauts: et c'est une victoire !
Pas la plus glorieuse pour moi, mais c'est une façon de dire qu'il faut s'adapter à toutes les conditions en freeride, et une bonne manière de débuter le circuit FWQ 2016.

La meilleure nouvelle dans tout ça c'est qu'on gagne un jour de ski de rando sur notre programme initial ;)



Une première journée au temps mitigé et changeant très rapidement: à 16h il fait grand soleil, je motive les troupes pour prendre l'air et tâter la petite couche de poudreuse fraîchement tombée. Quinze minutes de voiture pour rejoindre le plateau surplombant Roldal, et nous sommes de nouveau dans le brouillard... Pas possible de s'aventurer avec ces conditions dans cette étendue de blanc, alors on chausse plus bas pour faire une petite pente entre des arbres, et faire faire ses premières conversions à ma maman (Sylvie).



Arrivés au sommet de la pente, on a droit a une belle éclaircie qui nous invite à continuer dans un beau vallon, puis continuer un petit dôme, puis un autre... jusqu'à ce que la vue s'ouvre sur le beau lac et village de Roldal, pour un panorama magnifique, contrasté entre les nuages et rayons qui percent.
Magique! La neige à la descente est excellente, une initiation au ski de rando unique.




On the Road again: direction Odda, plein Nord. On prend la route en rive gauche du fjord pour remonter vers Eidfjord. La vue est à couper le souffle et on découvre des pentes magnifiques sur la rive en face, menant au glacier de Folgefonna. Demi-tour obligé, on a trouvé notre prochain itinéraire!





On se gare à 10 minutes de la limite de la neige, puis la remontée du vallon est évidente. La dernière section se raidit et rend les conversions moins faciles. L'initiation c'était la veille: on est maintenant dans du bon 35° avec plus de 1000 mètres de dénivelés. Mais plus on monte, plus on s'élève au-dessus du Fjord, et c'est grandiose.



Le silence, la beauté de l'endroit, l'effort, et nos traces seules dans la montagne, l'énergie du lieu et du moment est saisissante. Quelle joie de faire découvrir cela à ma maman et de pouvoir partager une telle journée!
Et il y en a pour tout le monde: les garçons trouvent un joli petit couloir pour pimenter la descente.



De retour à la voiture, il fait bien trop froid pour imaginer planter la tente dans le coin. Alors on reprend la route initiale à la recherche d'un spot ensoleillé pour passer la fin de journée et la nuit à l'intérieur.



On tombe sur des petites cabanes au bord du fjord qui nous appellent: le camping n'est pas encore ouvert mais le propriétaire nous donne gracieusement une clé: "Restez-là gratuitement, nous ne sommes encore pas prêts à accueillir des touristes, il n'y a même pas d'eau chaude et d'électricité"; Le top: quatre lits douillets abrités, le camping est à nous.



La météo nous sourit toujours et on se lève pour rechercher une nouvelle rando. Jamais trop pressés par l'horaire puisque les températures restent basses à cette saison, on procède toujours par improvisation. On reprend la route jusqu'à Eidfjord: ce bout de fjord est super classe, mais se prête moins à la rando avec des grandes falaises qui se jettent dans la mer, et la limite de la neige bien plus haute. Demi-tour vers Ulvik, au fond d'un autre bras du fjord qu'on a repéré depuis la route, et qui semble offrir des pentes accessibles.



Arrivés à destination, il nous faut trouver une route menant le plus proche de la limite de la neige. L'option que nous choisissons nous indique Osa à 10 km, que nous n'avons sur aucune carte... On tente: la route suit le fjord, vers un nouveau bras caché; la route rétrécit pour n'avoir plus qu'une voie, on traverse des tunnels creusés dans la montagne et pas éclairés, ambiance mystique. On découvre Osa, une dizaine de maisons enclavés entre des montagnes himalayennes. Ça semble compliqué pour la rando mais c'est magnifique.



On suit une petite route sans comprendre ce qui est indiqué mais on lit "1200 quelque chose"; et si la route montait jusqu'à un col? On enchaîne les épingles, prend de l'altitude, et les murs de neige grandissent pour atteindre jusqu'à 4 mètres de haut! C'est fou, on arrive sur un petit parking, prêts à chausser les skis. Trois véhicules sont déjà garés et une moto neige arrive "Mais qu'est-ce que vous faites ici?" me demande l'un deux. La route a été dégagée pour permettre l'accès à un réseau de lignes électriques, et des travailleurs sont sur le plateau.




On se retrouve à 1200m d'altitude les skis au pieds, à la découverte de l'immensité des plateaux Norvégiens. On divise l'équipe en deux, les garçons ayant repéré un joli couloir dans une belle ambiance, tandis que nous montons jusqu'à un refuge offrant un panorama à 360°. Une sensation de Grand Nord qui nous fera marcher pendant plus de quatre heures. Tellement improbable!







Comme ce n'est pas encore la saison, il n'est pas simple de trouver des hébergements ouverts, d'autant plus en camping. On retourne alors sur notre spot privilégié de la veille.



Journée de repos après trois jours de ski de rando, on visite les alentours de Eidfjord, une vallée encaissée par des falaises de 1000 mètres, les bords paisibles (en cette saison) du fjord, une chute d'eau de 180 mètres avant de traverser le plateau du Hardangervidda jusqu'à Geilo.

Là c'est plus compliqué de trouver de la pente: on a aperçu depuis la route un beau massif avec des couloirs mais l'accès a l'air bien long, sur du plat interminable, surtout avec un de l'équipe en SplitBoard.



On prend des forces avec une grosse salade de pissenlits qui poussaient à profusion juste à côté du village, une douche chaude et une bonne nuit dans une cabane.




Un magnifique plateau, avec des maisons plantées au beau milieu de nulle part, des contrastes de couleurs magnifiques avec les nuages qui approchent. Une ambiance encore complètement différente de tout ce que nous avons vu jusqu'à présent.



On est tout proches du massif mais les nuages aussi. Et les couloirs repérés s'avèrent bien plus courts qu'imaginés. Mais on est là, au milieu des pistes de ski de fond, on ne va pas rentrer comme ça!



Sylvie s'arrête au pied du couloir et on monte ski sur le sac. En fait c'est bien à 45° et surtout bien glacé; je fais la trace et dois taper dix fois la chaussures pour qu'elles s'enfoncent un minimum. Sans crampons ni piolets c'est pas l'idéal. Flo en boots laisse tomber c'est impossible, et je continue avec Will, pour une bonne montée d'adrénaline.



D'autant plus que le mauvais temps s'est bien installé...
Retour interminable à l'azimut, sur un faux plat descendant encore plus fatiguant que la montée !
Si je reviens, ce sera avec des skis de fond :)

On reprend la route vers notre dernière étape à Rjukan, pour faire un des plus beaux sommets de la Norvège, le Gaustatoppen. Nouvel imprévu: la route envisagée n'est pas encore ouverte à cause de la neige et nous ferons le choix de ne pas se rajouter 300km pour à tout prix faire ce sommet. Nous reviendrons ;)




On finira le trip sur la côte, pour changer de décor et profiter d'un peu plus de douceur avant de reprendre le ferry.




C'était la deuxième fois que je me rendais en Norvège de cette manière. Cela peut sembler un peu fou au premier abord de partir en voiture.
Mais avant tout, c'est la liberté. Partir à la découverte de nouveaux itinéraires, sans aucune information au départ, se laisser transporter par la beauté des paysages jusqu'à chausser les skis. Improviser, sans croiser personne, dans des environnements magiques et variés, car toutes les info sur le ski de rando en Norvège nous orientent vers des destinations phares, bien plus au Nord, Lofoten, Alpes de Lyngen...
Mais aussi parce qu'économiquement et écologiquement parlant, le bilan n'est pas classique: un budget de 450€ par personne pour deux semaines de trip tout compris; et notons qu'une personne qui prend l'avion compte comme si elle prenait seule sa voiture, alors que nous co-voiturions à quatre.
La Norvège peut peut-être ainsi paraître plus accessible? En tout cas, la variété et la beauté des lieux garantissent un dépaysement total dans une nature pure entre mer et montagne, qui n'a rien à envier à la Nouvelle-Zélande, ou d'autres destinations lointaines.


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