jeudi 23 juillet 2015

Tentative de la traversée Miages-Bionnassay-Mont-Blanc

Bien motivés par la traversée des arrêtes du Pourri on reprend les mêmes cordées et on est chauds pour cette belle et longue course.



Partis pour trois jours, en altitude, avec pas mal de dénivelé, on prévoit de dormir aux refuges des Conscrit le premier jour et de Durier le 2ème, même si c'est un budget, pour une fois on privilégie le poids des sacs...



Rdv aux Contamines, notre ami guide Baroon's souffre d'une rage de dent et ne pourra nous suivre.
On part à trois dans l'après-midi pour la première étape de marche jusqu'au refuge des Conscrits.



Une ballade interminable dont j'ai souvenir et qui est toujours bien longue, même avec des sacs plus légers. Le temps n'est pas au beau fixe et on a pas l'occasion d'apprécier le paysage cette fois-ci.
Environ 4-5 heures de marche avant d'arriver et Romain est tristement surpris: le refuge ressemble plus à un hôtel, la capacité est énorme, il est tout moderne, sans charme... La montagne moderne.
Même s'il est loin d'être rempli, on est pas fans d'^tre avec trop de monde, ça casse un peu l'ambiance de partir à l'aventure, mais c'est un peu normal au pied d'un itinéraire classique et accessible.



Départ à 4h30 pour monter à l'aiguille de la Bérangère sous les lueurs magnifiques du lever du jour...
Le paysage est à couper le souffle tout le long des la traversée des dômes de Miage.




C'est de la marche sans difficulté technique, mais sans encordement il faut rester bien vigilant car à certains endroits, il ne faut pas dévisser.




On crapahute sur le dernier ressaut, tire un rappel avant de rejoindre le refuge Durier à 10h30.
On était trois cordées sur l'itinéraire, progressant globalement au même rythme alors c'est bien sympa d'arriver ensemble dans ce refuge perché et isolé.



Manon la gardienne nous accueille, on étend nos affaires au soleil, petit casse-croûte et on passe dans le brouillard...

Le refuge Durier est mythique et sa gardienne tout autant: perché au pied de l'aiguille de Bionassay, ne désservant qu'une course et donc peu fréquenté, à 6h d'approche de la civilisation...



L'attente jusqu'au repas du soir sera dans la bonne humeur dans ce petit refuge convivial, entre partie de coinche et sieste. Un repas excellent et la mauvais enouvelle tombe avant le dessert: Manon appelle le centre météo qui annonce du vent et des précipitations dans la nuit... Aïe...

On se couche pleins de questionnements et le réveil est quand même prévu à 2h. Un premier sort, et revient dubitatif. Je vais aux toilettes sous la neige qui tombe à l'horizontal et j'ai peine à respirer... Ça pue un peu... Hugues sort et n'y croit pas, les autres cordées non plus... Rom sort et revient toujours motivé: mais non ça fait! Mmmmmm La trace bien faite la veille n'est plus visible, avec la frontale dans ces conditions on ne voit pas grand chose, c'est la tempête. Et si c'est comme ça une heure ça passe, mais si c'est tout du long c'est pas la peine: sur l'arrête effilée avec ce vent ce serait dangereux, on ne verra rien du paysage, et marcher 12h dans la tempête ce n'est plus vraiment du plaisir. Contre l'avis de Rom qui est déçu mais à l'unanimité on se rendort une heure et on avise.



A 3h les conditions sont identiques, à 4 puis 5h aussi... C'est la loose. Mais c'est la montagne, les conditions changent vite et il faut savoir renoncer...

On attend que le temps se lève pour attaquer la descente mais il n'en sera rien. On part dans le brouillard givrant qui nous trempe en 5 minutes.



Le départ de la descente est impressionnant: à 30m du refuge, Hugues commence à descendre dans la pente, dans du terrain bien pourri, de la neige humide posé sur des cailloux instables: le top! Et c'est bien raide avec chute interdite pendant un bon moment. Après les 30 premiers mètres encordés, on poursuit cette longue descente chacun à son rythme, toujours sous un ciel bien gris agrémenté de gouttes de pluie. On prend pied et traverse le glacier en bas de la pente, puis continuons un chemin bien long jusqu'au fond de vallée. En bas, il fait grand soleil, mais les sommets restent bien bouchées... Ce n'était pas pour cette fois :)

Une belle première journée et de chouettes rencontres, pour un séjour en montagne toujours magique et pleins d'imprévus !


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